La frénésie de la rentrée est maintenant derrière nous et l’automne est bien entamé. Bien que la nature se prépare pour l’hiver, les porteur.euse.s du projet Scène en images ne chôment pas ! Loin d’hiberner, le comité conjoint constitué de Joachim Tanguay (TUEJ), de Simon Caplette-Charrette (ATEQ), de Manon Claveau (Maison Théâtre) et de Marie-Hélène Chaussé (coordonnatrice du projet) a mené à bien la première étape du projet : l’identification.
L’identification dans la démarche LEAN, c’est quoi ?
Le Lab culturel s’inspire de la méthode Lean Startup. Il s’agit d’un outil de démarrage d’entreprise en six étapes, créé par Eric Ries en 2008. Le processus par lequel Scène en images passera comporte les quatre grandes étapes suivantes : l’identification, la validation, le prototypage et le livrable. Au sein même de ces étapes de réalisation se trouve un mouvement d’itération, c’est-à-dire qu’à tous les stades, le comité identifie des enjeux, valide ses intuitions, teste à l’aide d’un prototype et tente de livrer un compte rendu des apprentissages.
L’étape de l’identification, plus spécifiquement, permet de formuler des observations subjectives pour ensuite les compléter par des observations objectives. Dans le cas de Scène en images, l’identification d’un manque à gagner en matière d’outils numériques, et particulièrement le manque d’accès à des captations vidéo d’œuvres pour la compétence scolaire Appréciation d’œuvre dramatique, constitue la genèse du projet. Pour valider cette observation, un sondage a été mené auprès de 72 enseignant.e.s en art dramatique provenant des quatre coins du Québec. Cette enquête avait pour objectif de mieux cerner les besoins des enseignant.e.s spécialistes à la lumière de leurs réalités propres. De fait, plusieurs facteurs entrent en ligne de compte dans la façon d’évaluer la compétence Apprécier des œuvres dramatiques : la position géographique sur le territoire, l’accès à du matériel technologique, le milieu d’enseignement (privé ou public) et le niveau scolaire. Nous avons donc colligé plusieurs informations nous permettant une identification plus fine des besoins spécifiques des enseignant.e.s. Ces données esquissent les grandes lignes du prototype d’outils numériques en plus d’être le tremplin de notre démarche d'idéation collaborative.
D’autres observations
En parlant avec les différent.e.s expert.e.s qui accompagneront le projet (en outils numériques, en droits d’auteur et en innovation sociale), nous avons pu déconstruire les idées reçues que nous entretenions quant à leur travail respectif. Par exemple, lors de l’idéation du projet, nous avions pressenti une collaboration ponctuelle, à mi-parcours, avec un.e expert.e en innovation sociale. Nous pensions que cet expert pourrait agir tel un « plombier » : il ou elle interviendrait lorsqu’il y aurait un problème ou encore au moment de travaux précis à effectuer. Or, à la lumière de nos échanges, il s’est avéré qu’il serait plus bénéfique d’être accompagnés tout au long du projet et d’intégrer un processus sur la durée plutôt que de mettre en place un seul événement de cothinking.
Une question vous brûle sans doute les lèvres : qu’est-ce que ça mange en hiver du cothinking ? Vous trouverez la réponse dans un prochain article de blogue…
Pour finir, l’un des enjeux principaux de notre projet est la question des droits d’auteur. Depuis les balbutiements du processus, le comité a prévu honorer les redevances sur la propriété intellectuelle de chaque artiste qui figurera dans les captations vidéo des pièces de théâtre utilisées pour l’outil numérique. Nous nous trouvons à l’orée d’un sentier à défricher : aucune entente n’existe pour encadrer la diffusion numérique de spectacles d’arts vivants. Alors que nous avions l’ambition de mettre en place des ententes collectives avec les différentes associations représentant les artistes et artisan.e.s de la scène, le comité a réajusté ses objectifs pour se concentrer sur des ententes à la pièce avec les compagnies qui collaboreront au projet.
Mais les droits d’auteur, pourquoi est-ce important ? Cette question passionnante fera également l’objet d’un futur billet de blogue !
- Marie-Hélène Chaussé, coordonnatrice du projet
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